Non classé·Romans étrangers

Les filles d’Ennismore, Patricia Falvey

 

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En 2 mots : Irlande, comté de Mayo, au début du XXe siècle. La jeune Victoria Bell, fille cadette de Lord Ennis, se prend d’amitié pour une fillette du domaine, Rosie Killeen. Cette dernière, simple fille de métayer, est alors conviée à Ennismore afin de servir de camarade de classe et de jeu à la petite aristocrate. Bientôt, une amitié indéfectible lie les deux enfants, malgré leurs différences de statut social et de tempérament. L’âge adulte, la guerre de 14-18 et les révoltes irlandaises se chargeront d’éloigner et d’entrelacer leurs destins…

Mon avis : J’ai passé un agréable moment de lecture à suivre les péripéties de Rosie et Victoria, dans une Irlande tourmentée et romanesque. Malgré tout, quelques éléments du récit m’ont semblé invraisemblables et plutôt fantaisistes, ce qui a pu m’agacer par moments. L’auteure s’inspire fortement de Downton Abbey, tout en poussant encore plus loin cette soif de modernité et de liberté, conduisant ainsi les deux héroïnes à rompre radicalement (trop?) avec les convenances et l’ordre moral  en vigueur à l’époque.

Si le début du roman m’a séduit d’emblée en démarrant sur les chapeaux de roue, j’ai vu mon intérêt s’émousser sur la dernière partie du roman. Je l’ai trouvé un peu longue, traînant inutilement en longueur jusqu’à une fin qui laisse, somme toute, un gout d’inachevé. J’ai également été agacée par certaines tournures de phrases et par le style, parfois affecté et redondant. Reste la force et la consistance des deux héroïnes, tragiques et romanesques, héroïnes mélancoliques mais éminemment fictives! Le manque de réalisme est, à mon sens, flagrant – difficile en effet de croire à certaines de leur péripéties – trop en décalage pour l’époque mais après tout, nous sommes dans une oeuvre de fiction et le roman s’apprécie en tant que tel.

Néanmoins, grâce à un contexte historique passionnant, l’Irlande apparaît comme étant le personnage principal de ce roman. J’ai  ainsi beaucoup appris sur la lutte indépendantiste, les grèves terribles et les éternelles tensions entre anglais et irlandais, frères ennemis devant l’éternel. Jalonné en toile de fond par les événements marquants de ce début de siècle – la naufrage du Titanic, la grande guerre, les grèves – les trajectoires des deux héroïnes ne cessent de s’entrelacer et de s’éloigner pour se mieux se construire en rupture avec leur passé. J’ai suivi leurs histoires avec intérêt mais je ne peux pas dire que je me sois attachée à elles, trop irréelles et figées sur le papier…

En bref, un bon moment de lecture malgré tout, grâce surtout, à l’attraction de l’Irlande, irrésistible terre rebelle, sauvage et passionnée.

Références : « Les filles d’Ennismore« , Patricia Falvey, aux éditions « Le cercle des lecteurs Belfond », 416 pages, 22€.

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