Non classé·Romans français

Boys, Pierre Théobald

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En 2 mots : Dans « Boys », Pierre Théobald propose une galerie de portraits, tous exclusivement consacrés à des hommes. Des hommes ordinaires et qui n’ont a priori rien d’exceptionnel, pourtant, tous ont le mérite de retenir l’attention du lecteur. L’auteur ouvre ainsi une petite lucarne sur l’intimité de ces « boys », de tous âges et de toutes conditions sociales, souvent blessés et saisis dans un moment de doute ou de faiblesse. Ces portraits dévoilent, parfois très brièvement, des instantanés de vie, des moments de fébrilité où l’existence est sur le point de basculer : un premier rdv, une rupture, un deuil, une maladie incurable, etc. Il y’a par exemple Gilles, qui apprend le décès d’un père à qui il n’a pas parlé depuis 25 ans ou encore Greg, sportif sur le déclin qui voit sa carrière se déliter inéluctablement. Et puis il y’a Samuel, fil rouge et seul personnage récurrent, que l’on suit à plusieurs reprises. 

Mon avis : Une savoureuse plongée dans le grand bain de la condition masculine contemporaine. S’appuyant sur une écriture visuelle et percutante, Pierre Théobald sait trouver les mots pour captiver le lecteur, le faire entrer dans une histoire, aussi brève soit elle, en lui donnant substance et consistance. J’ai aimé cette lecture inattendue et inclassable, chaque chapitre s’ouvrant sur une nouvelle histoire, que l’on savoure presque au hasard, sans savoir sur quoi on va tomber, si le trouble ou l’émotion seront au rendez-vous. J’ai aimé ce côté éphémère, ces hommes que l’on découvre et que l’on quitte au bout de quelques lignes sans s’appesantir, sans savoir ce qu’ils vont devenir, un peu à la manière de rancards auxquels on ne donnera pas suite. C‘est là toute la beauté de ce livre, ces petits moments volés au quotidien. 

Les hommes sont donc mis à l’honneur mais ne se dévoilent pas sous leur meilleur jour! Ici, ce sont des portraits sans concession qui dévoilent le côté sombre, les faiblesses et la vulnérabilité des personnages. Ces hommes m’ont donc touché par leur fragilité, leur médiocrité et par leur capacité (ou non) à faire face aux emmerdes de la vie. Certains réagissent, d’autres abdiquent, il n’y a pas de règles, seulement l’implacable réalité de la vie qui distille ses coups. 

Références : « Boys« , Pierre Théobald, aux éditions JC Lattes, 224 pages, 18,90€.

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